lundi 23 février 2015

La rage

Aujourd'hui j'ai pas envie. Je peux pas. 
Les grandes envolées lyriques, les belles réflexions théoriques, le recul, l'analyse, Je peux pas. 
Ou je peux plus, je sais pas.

C'est un truc viscéral qui me tord le ventre.
Une sorte de monstre qui me dévore le bide.


L'objectivation des personnes.
Les restrictions de budget.
Les p'tites cases à remplir.
L'évaluation des compétences sociales.
La suppression des espaces de réflexions.
Le formatage.

Je peux plus. 
Ça me donne la nausée.

Je sais, je sais, je ne devrais pas le vivre comme ça si j'étais une "bonne professionnelle", si j'avais la "juste distance". 
Mais il arrive un moment où les limites sont atteintes. Les limites de mon éthique, de ce qu'il me semble juste.

Aujourd'hui, je vois ces gamins qui ont tant de choses à dire qu'on essaie de bâillonner pour ne pas faire de vague.
Aujourd'hui, je vois ces institutions, nos institutions, tenter de produire de l'humain à la chaîne, répondant à la commande insidieuse de la société de consommation: "achète et t'es toi".
Aujourd'hui, je vois les politiques se désinvestir, justifiant leur abandon par une soit-disant éthique du non-assistanat.
Aujourd'hui, je vois des professionnels cautionner ces pratiques et se vautrer dans l'irréelle et nauséabonde toute puissance de l'humain sur l'humain.
Aujourd'hui, je vois la protection de l'enfance devenir une entreprise du CAC 40. (Merci PAVO pour tes dessins).
Aujourd'hui, je vois des associations conquérir des parts de marché du diagnostic social.
Aujourd'hui, je vois des logiciels informatiques créés pour contrôler la vie.
Aujourd'hui, je vois des enfants-otages et des professionnels-au-bout-du-rouleau.

Et putain, ça m'atteint au fin fond de mon être.
Ça me donne envie de relire "Le Meilleur des Mondes" et d'écouter Keny Arkana.
Je pense aussi au texte de Célia.

Ça me donne envie de me battre. De refuser. De contrer. 
Et d'écrire. 
Écrire pour témoigner, écrire pour dénoncer, écrire pour ne jamais lâcher.

Ne lâchons rien.

Et toi, tu écris quand? (vas-y, clique sur le lien!)





PS: Une pensée particulière pour mes collègues.




12 commentaires:

  1. Je traverse tout cela et plus encore avec une grande douleur au fond de moi. Je suis cramé moralement et physiquement. Mais merde je l'adorais ce métier d'éduc et puis voilà que je doute et j'ouvre enfin les yeux ! Je suis moi avec mes convictions, mes coups de gueule qui ne font que commencer. Je suis moi quand je ne suis pas d'accord et qu'on se sert du handicap pour faire bonne figure auprès des financeurs. Je ne veux plus participer à ces "jeux de lois" que l'on balaye d'un coup de dé pour ramener quelques Euros ... Je signe "Matricule 131" ... et toi, tu écris quand ?

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    1. Matricule 131,
      Merci pour votre contribution.
      Cet espace est aussi le vôtre. Alors, écrivez, écrivez, et envoyez nous vos textes que nous publierons.
      Nous sommes tous dans le même bateau, et on ne va pas le laisser couler comme ça!
      On reproche trop souvent aux personnes de l'éducation spécialisée (professionnels et "bénéficiaires") de ne pas assez écrire...
      Ils vont voir ce qu'ils vont voir ;-)
      Rendez-vous dans la rubrique "Espace collaboratif" !!

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  2. Continue d'écrire, continue de témoigner et merci pour ton témoignage, pour tes mots même si c'est usant. Tu n'es pas seul. Je comprends tout à fait que c'est désespérant. Je travaille en tant que documentaliste, indirectement, au sein d'un organisme gestionnaire d’établissements médico-sociaux. Oui, il y a des choses qui me révoltent tel qu'un outil de chiffrage d'activités des travailleurs sociaux etc...
    Tu sais que j'ai pas mal écrit sur le social, sur les conditions de ton travail, sur mon ancien boulot d'éduc spé!
    Pleins de courage à toi! Perdons pas espoir!

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    1. Il faut continuer à être révolté! Ne jamais lâcher, parce que lâcher, c'est mourir un peu.
      Je suis déjà allée lire des articles sur ton blog, quand tu les publies sur l'ONES.
      Alors continuons tous d'écrire, et de partager ces espaces de réflexion commune !

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  3. oh punaise que cela me parle... des moments d'illusions et de désillusions, des montagnes russes en engagement et lacher prise. Oui je l'aime ce métier, j'aime ces rencontres, mais bon sang (sens?) lorsque l'on est exposé comme cela soit même, avec nos émotions, nos sentiments, nos réflexions, nos idéaux,...comment survivre à ces broyeuses institutionnelles à ces démarches qualité et à cette rentabilité sans s'user et s'épuiser. L'humain n'est pas rentable et je me demande bien pourquoi certains humains ont crée la rentabilité. S'ont ils à ce point coupés de leurs humanité, broyés et pollués par la machine à fric qu'ils imaginent pouvoir compter le bienfait d'un sourire ou d'une poignée de main?
    keny tous les matins en allant bosser
    le meilleur des mondes sur mon chevet
    pierre perret en fond d'écran
    les ogres de barback en poster
    tracy chapman sur le chemin du retour

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    1. Anonyme,
      Je vois que nous avons les mêmes références ;-)
      Je crois que cette force viscérale qui nous permet de ne pas lâcher, et de nous battre contre ce que tu nommes très justement ces "broyeuses institutionnelles". Elles broient les professionnels, mais elles broient surtout et d'abord les personnes que nous accueillons au quotidien.
      Viendra le moment où nous arriverons à nous réunir en chair et en os, personnes accueillies et professionnels, pour aller leur dire nos quatre vérités.
      En attendant ce moment, continuons de témoigner.

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  4. Il y a 8 ans, je voulais devenir educ. Il y a 5 ans, je suis devenue educ. Et aujourd'hui ? Et bien aujourd'hui, je suis salariée d'une giga boite du social qui embauche plus de cadres et de managers que de travailleurs sociaux. Je fais du Mcdo social a la chaîne, et remplit des monticules de tableaux justifiant de chacune de mes minutes de travail. Je bosse en promo, de plus en plus vite, de plus en plus et pour quoi...pour me sentir de plus en plus mal. Malade d'un monde qui va a 100 a l'heure en broyant au passage les plus précaires qui ne peuvent même plus se rattacher a des professionnels de qualité.

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    1. Bonjour Anonyme,
      Je crois qu'il n'y a pas de fatalité dans ce que nous vivons aujourd'hui.
      Je crois en l'insurrection des consciences et en notre capacité de dénoncer.
      Ça va prendre du temps mais je reste optimiste (et peut-être un peu utopiste aussi!)
      L'avenir ne peut pas se situer dans le "Mc Do Social" parce que nous sommes nombreux à nous indigner face à ces dérives.
      Il faut y croire, se parler, échanger, pour ne laisser ces entreprises du social broyer des vies.

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  5. Tout à fait d'accord, on ne voit parfois plus où est l'humanité dans notre métier simplement car des lois sont crées par des gens qui ne sont même pas confrontés à nos publics ! et le contrôle est à celui qui a le plus d'argent.. Même dans le social ! Courage à toi, ne baisse pas les bras mais il faut bouger ensemble

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  6. Bonjour à toutes et tous,
    Les offres de prêt entre particulier existent réellement. Si j'ai pu retrouver le sourire après plusieurs rejets de mon dossier à la banque c'est grâce à Mr kouletio deo-gratias. Ce Mr que j'ai connu par l'intermédiaire d'un ami qui a su me satisfaire au plus vite en m'accordant un prêt sans aucune complication. C'est en guide de reconnaissance que je fais ce témoignage pour accroître sa clientèle et aussi aider ceux qui sont dans les soucis financiers. Alors vous qui êtes interdits bancaires, vous qui avez besoin de financement pour vos soucis personnels, plus de soucis à vous faire parce que vous avez déjà la solution. Si par ailleurs vous avez besoin d'un crédit, d'un prêt ou si vous
    êtes interdits Bancaires, veuillez prendre Contact par mail avec ce Mr: (kouletiodeogratias1@mail.com)
    je vous souhaite de bonne chance dette fin d'année. Avec mes sincères amitiés merci.

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  7. Bonjour,

    Je suis éducatrice spécialisée....inquiète comme vous de la tournure dramatique de notre métier qui devient difficile de concilier avec l'Ethique. La dimension économique prédomine jusqu'à influer les projets des personnes accompagnées.
    J'ai l'opportunité de rédiger un article, et je souhaiterai avoir des témoignages sur votre engagement aujourd'hui et comment vous parvenez à mettre en adéquation votre engagement/Ethique et la réalisation de votre travail. Merci à tous. Bon courage. C'est vrai que je j'observe sur le terrain des attitudes de résignations et une tentation de désengagement devant des situations dans lesquelles les droits des personnes accompagnées ne sont pas respectés.

    a bientôt

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  8. Indépendamment des thérapies de dépôt injectables orales ou futures, elles nécessitent des visites médicales afin de prendre des médicaments et de surveiller la sécurité et l’intervention. Si les patients sont traités suffisamment tôt, avant que le système immunitaire ne soit gravement endommagé, l'espérance de vie est proche de la normale tant que le traitement est réussi. Cependant, lorsque les patients arrêtent le traitement, le virus rebondit à des niveaux élevés chez la plupart des patients, parfois associés à une maladie grave parce que j’ai vécu cela et même à un risque accru de décès. Le but de «guérir» est en cours, mais je crois toujours que mon gouvernement a fabriqué des millions de médicaments antirétroviraux au lieu de trouver un traitement. pour le traitement et la surveillance en cours. Les ARV seuls ne peuvent pas guérir le VIH, car parmi les cellules infectées se trouvent des cellules de mémoire CD4 à très longue durée de vie et éventuellement d'autres cellules qui agissent comme des réservoirs à long terme. Le VIH peut se cacher dans ces cellules sans que le système immunitaire du corps ne le détecte. Par conséquent, même lorsque le traitement antirétroviral bloque complètement les cycles ultérieurs d’infection de cellules, les réservoirs qui ont été infectés avant le début du traitement persistent et le VIH rebondit si le traitement est interrompu. «Cure» pourrait signifier une guérison par éradication, ce qui signifie débarrasser complètement le corps du virus réservoir ou une guérison fonctionnelle du VIH, où le VIH peut rester dans les cellules du réservoir mais le rebond à des niveaux élevés est empêché après une interruption du traitement.Dr Itua Herbal Medicine me permet croit qu'il existe un espoir pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, de la schizophrénie, du cancer du poumon, du cancer du sein, du cancer colo-rectal, du cancer du sang, du cancer de la prostate, de la scoliose, de la fibromyalgie et de la toxicité de la fluoroquinolone
    Syndrome Fibrodysplasia Ossificans Progressiva.Fatal Familial Insomnia Factor V Leiden Mutation, Maladie de Epilepsy Dupuytren, Desmoplastic, petite tumeur à cellules rondes, Diabète, Maladie de Blé carcinome.Asthme, Maladies allergiques.Hiv_Aids, Herpe, Copd, HPV, Tous les types de cancer, Diabète, Hépatite, j'ai lu sur lui en ligne comment il a guéri Tasha et Tara, je l'ai donc contacté à drituaherbalcenter@gmail.com / info @ drituaherbalcenter. com. même parlé sur whatsapps 2348149277967 crois-moi, c’était facile j’ai bu son médicament à base de plantes pendant deux semaines et j’ai guéri comme ça, le Dr Itua n’est-il pas un homme étonnant? Oui il l'est! Je le remercie beaucoup et je vous conseillerai donc si vous souffrez de l'une de ces maladies. Veuillez le contacter, c'est un homme bien.

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