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| ©MollyAlias. Quartier de la Belle de Mai, Marseille. |
J'accuse.
J'accuse ces professionnels.
J'accuse la malveillance humaine, j'accuse le laxisme, j'accuse la banalisation, j'accuse la maltraitance institutionnelle.
Référent(e) ASE, psychologue, juge des enfants, inspecteur(trice) ASE, directeur(trice) de MDS, éducateur(trice) spécialisé(e), assistant(e) social(e), conseiller(e) en économie sociale et familiale, avocat(e), professeur(e), instituteur(trice).
Je vous accuse.
"Elle n'avait pas qu'à se faire engrosser à 12 ans par un homme (beaucoup) plus âgé".
"Enfin, c'est de sa responsabilité s'il n'a pas fait son CAP avant, tant pis pour lui maintenant, il n'aura pas de contrat jeune majeur".
"Elle est folle, c'est tout. Et puis elle faisait beaucoup plus âgée que son âge et lui beaucoup moins".
"Il sera dans la rue? Il se débrouille".
"Au moins lui, il est marié. Il est beaucoup plus stable qu'elle pour élever cet enfant".
"Elle n'avait qu'à en parler avant, qu'elle s'était faite violer. C'était pas les oreilles pour l'écouter qui manquaient".
"Vous le voyez bien quand même qu'il n'arrivera jamais à rien?!".
"Il est parti au ski avec un groupe?? De toutes façons ça ne va jamais tenir, il y aura forcément un passage à l'acte".
"Il ne va quand même pas traverser la cour et être à côté des autres enfants" (NB: les autres enfants = les enfants "normaux")
"T'as rien à dire, t'es une gamine de foyer"
"Mais vous, de toutes façons, vous la trouvez pas barge cette mère?! Si elle aimait vraiment ses enfants, elle serait pas arrivée avec cinq minutes de retard"
Je vous accuse de malveillance. Je vous accuse de cynisme. Je vous accuse de maltraitance. Je vous accuse de manque d'Humanité.
Je vous accuse de ne pas être les professionnels suffisamment bons que vous devriez être.
Être éducateur, c'est aussi accompagner la révolte, pour qu'elle soit constructive et porteuse d'utopie.
Et nous sommes nombreux, référent(e) ASE, psychologue, juge des enfants, inspecteur(trice) ASE,
directeur(trice) de MDS, éducateur(trice) spécialisé(e), assistant(e)
social(e), conseiller(e) en économie sociale et familiale, avocat(e),
professeur(e), instituteur(trice), à accompagner cette utopie révoltée avec optimisme.
Nous sommes nombreux. Plus nombreux qu'eux!
Moi même enfant de foyer, j'entendais tout cela quotidiennement. Des éducateurs, chefs de services, (...), qui faisaient ce boulot pour se réparer, ou encore, pour se retrouver dans cette position de toute puissance sur la misère sociale représentée par ce gamin. A la fois dans la séduction pour s'assurer des heures tranquilles de boulot, ou dans la répression omnipotente quand le peu de cadre qu'ils amenaient avec eux ne tenait plus. Le recours à la loi, à la fatalité dans leur discours, aux grandes morales dignes des fonds de comptoirs, une paranoïa sur la sexualité étaient leur garde fou. En attendant, nous survivions autrement. Nous les scrutions, pour savoir comment "être", comment coller à leur désir ou au contraire, comment faire pour s'en détacher sans trop de problème.Ces gens ne tenaient le cap en rien, ils étaient inconsistants, de pauvres gens. J'ai tellement d'anecdotes tordues à raconter qu'un jour, si j'ai le temps, j'en ferais un livre. Pour l'instant, je continue à construire ma vie avec touts les détritus que cette époque m'a laissé. Ça pèse lourd mais c'est là quand même, il faut faire avec et je ne remercierai jamais assez tous les gens, à côté, qui m'ont regardé avec un œil sain, à l'école de m'avoir valorisé et permis de me construire un avenir solide. Non, vraiment, il est vraiment temps de se débarrasser de tous ces exploitant du social.
RépondreSupprimerAnaïs, votre commentaire fait froid dans le dos. J'espère que dans votre chemin vous avez pu rencontrer des gens qui n'étaient pas "des exploitants du social".
RépondreSupprimerFinalement, beaucoup d'éducateurs(trices) écrivent, mais il y existe peu d'écrits et de témoignages de jeunes qui ont été placés.
Il faut voir des deux côtés du miroir. Merci de nous avoir permis de voir un petit bout de votre miroir.
Et écrire sur tout ce vécu serait une super bonne idée! ;-)
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJoli témoignage D'Anais qui complète bien les propos de cette note à laquelle j'adhère totalement...Oui c'est vrai qu'il y a peu d'écrits et de témoignages de gens qui ont été placés...ce que dit Molly est juste Anais: ce serait bien que vous écriviez sur tout ce vécu...l'écriture souvent aide à dépasser les moments difficiles et à (re)trouver notre propre chemin...Oui prenez le temps...faites-nous profiter de toutes "ces anecdotes tordues" dont vous parlez...Merci à vous deux...
RépondreSupprimerPlutot qu'accuser, il faudrait mieux discuter.
RépondreSupprimerAnonyme, tous ces mots ont été entendus justement lors d'échanges avec des professionnels sur des situations, c'est-à-dire dans des temps de discussions.
SupprimerJe pense, et ça n'engage que moi, que face à certains professionnels ou institution, la question n'est plus celle de la discussion mais celle de notre éthique de professionnel qui est mise en jeu et du non respect de l'autre.
Bonjour,
RépondreSupprimerPour répondre à Anonyme,
Oui accuser sans soucis pour moi,vous seriez gentil ou gentille,de lire " Le livre noir de la protection de l'enfance" Enfants en souffrance la Honte......Oui j'accuse,et je ne suis pas la seule dans ce cas de figure,à accuser l'ase qui n'est pas foutu de pondre des rapports d'enquêtes sociales,avec des PREUVES,car faire des allégations mensongères sur les familles,pour ensuite leur retirer leurs enfants sur divers pretextes comme Carences Educatives,accuser la mère de folle par ce qu'elle a subie des violences conjugales sous toutes ses formes ,car là ça, c'est une information préoccupante,et si cette maman a des enfants,ils en sont forcément témoins mais aussi victimes au même titre que la maman,alors voyez vous Anonyme,c'est grâce à des pseudos enquêtrices sociales,qui pondent de faux rapports transmis au magistrats,que ces enfants sont placés dans les foyers de l'enfance,et si vous avez du travail c'est grâce à l'ase qui placent 80% d'enfants abusivement,contre 20% d'enfants maltraités....Renseignez vous sur Facebook par exemple,regardez la detresse des parents à qui l'ase a privés leurs enfants bientraités pour les mettre dans des familles d'accueils maltraitantes,subissant toutes sortes d'abus sexuels,que l'ase préfère couvrir...et tenter de faire interner le parent qui tentera de chercher la vérité....
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