jeudi 15 août 2013

Quelques mots sur ces maux des travailleurs sociaux ...


©MollyAlias.
Cours Julien, Marseille.



Ce matin, j'étais censée me poser face à mon dossier de Politiques Publiques et poursuivre le noircissement de quelques pages destinées aux travaux de l'expertise technique...
Un café à la main (au passage vous noterez que le café - ruis ou pas ruis - tient une place importante dans ma vie de future chef de service éducatif !), mon regard tombe sur cet article du dernier numéro de Causette que Molly a laissé là ce matin: LE BLUES DU TRAVAILLEUR SOCIAL.




La chronique du DR KPOTE (animateur de prévention intervenant dans les lycées et centres d'apprentissage Franciliens sur les thèmes de la sexualité et des conduites addictives), fait étrangement écho aux nombreux témoignages que mes dernières rencontres ont pris soin de me livrer au moment où je faisais l'addition de mes dix dernières années (cf petit clin d'oeil de ma présentation), au moment du grand plongeon dans ce secteur en souffrance.

Afin de mieux cerner mon propos, et si Causette ne fait pas partie de vos lectures, je vais me permettre de citer un petit extrait:

"La morale laïque est un ensemble de connaissances et de réflexions sur les valeurs (...) qui permettent, dans la République, de vivre ensemble selon notre idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité." Vincent Peillon.
Eh bien, M. Peillon, je peux vous répondre que les valeurs du vivre-ensemble, je les cultive depuis un bail. Mais pendant que j'ai les mains dans le cambouis, vos copains en profitent pour tailler dans les budgets de prévention et détruire tout ce qui entretient le lien social.
Aujourd'hui, mes bailleurs me demandent de faire preuve de méthodologie même pour aller pisser, de pondre du projet au kilomètre et de noircir de la paperasse avant, pendant, et après mes animations pour justifier le budget qui m'est gentiment alloué. L'introduction de cette culture issue du capitalisme financier dans les pratiques associatives est désastreuse: je ne suis pas rentable et j'espère bien le rester."

Depuis quelques semaines, ces mots / maux, font désormais partie de mon quotidien.
En tant que future cadre de l'intervention sociale, je me dois d'écouter, d'entendre, d'accueillir toutes ces inquiétudes et ces coups de gueule... et puis de rassurer mes futurs collaborateurs sur le sens que je souhaite donner à mon intervention.

On nous le sert à toutes les sauces: nous traversons une crise multidimensionnelle, qualifiée même de "sans fin". " Une société peut-elle se passer d'envisager ses perspectives d'avenir et renoncer à l'idée d'une action collective orientée par un horizon de sens ?"[1]  


C'est précisément dans cette voie que je souhaite mener mon action et apporter une petite contribution à l'édifice de l'action sociale de plus en plus ébranlée par des logiques de rationalisation et de profit.

Sur ces mots, et avant de vous laisser pour replonger dans l'analyse des politiques publiques de la protection de l'enfance, je vous fais part d'un site crée en vue de la préparation des prochains Etats Généraux du Travail Social qui auront lieu en Juin 2014, pour "PASSER DE L'INDIGNATION ET DE LA RESISTANCE À L'ACTION"http://www.repolitiserlactionsociale.org/.

Au plaisir d'échanger sur vos points de vue...

Anna.

(1) Myriam Revault- d'Allonnes - La crise sans fin, Essai sur l'expérience moderne du temps, Editions du Seuil- 2012).

2 commentaires:

  1. Mais que ça fait du bien à lire !

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  2. Action, oui ! Se remobiliser et puis mobiliser… Je vais suivre cette histoire d'Etats Géenéraux du travail social. Merci.

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